Le 1er janvier prochain, le salaire minimum augmentera d’environ 1,13%, comme le prévoit la loi.
L’UNSA demande une nouvelle fois qu’une augmentation supplémentaire soit appliquée et que des mesures fortes soient prises pour un accroissement plus général des salaires.
Si le salaire minimum a augmenté de 13,5% depuis début 2021, c’est essentiellement en raison de l’inflation. Ainsi, le pouvoir d’achat des salariés percevant le salaire minimum s’est maintenu. Pour l’UNSA, contrairement au groupe d’experts sur le SMIC, ce système de revalorisation automatique en fonction de l’inflation et du salaire des ouvriers et employés doit être préservé.
Comme depuis le début de son existence, ce groupe d'experts préconise de ne pas augmenter le SMIC au-delà de la revalorisation légale. Cela fait plus de 11 ans qu’aucun coup de pouce n’a été accordé. Pourtant, la période récente le montre : l’évolution du SMIC a des effets positifs sur la progression des minima de branches et des salaires effectifs !
Même si l’UNSA n’est pas partisane dans tous les cas de figure d’un coup de pouce au SMIC, elle l’estime aujourd’hui nécessaire, en raison d’une part, de la baisse de pouvoir d’achat, inédite depuis plusieurs décennies, qui touche de nombreux salaires et d’autre part afin d’augmenter celui des salariés les plus modestes.
L’UNSA rappelle que le SMIC ne doit être qu’un salaire d’entrée dans la vie professionnelle. Il est inadmissible qu’un travailleur reste plusieurs années rémunéré au salaire minimum.
Les 7 revalorisations qui ont eu lieu depuis le 1er janvier 2021 ont accru le nombre de personnes rémunérées au salaire minimum et ont réduit l’éventail des salaires conventionnels et effectifs, comme le montre notamment le rapport du groupe d’experts sur le SMIC.
Si ce tassement des salaires peut être problématique, il ne doit pas servir d’argument pour critiquer les augmentations du salaire minimum.
En effet, ce phénomène de tassement à des aspects provisoires, certains ajustements se font à posteriori. En outre, bien que l’éventail se réduise, l’augmentation des salaires au-dessus du SMIC aurait été moins importante, voire nulle, en cas d’augmentation plus faible du salaire minimum.
Pour l’UNSA, ce sont les employeurs, privés et publics, qui doivent agir pour éviter le tassement des grilles salariales.
L’UNSA prône, depuis longtemps déjà , un rôle plus important des partenaires sociaux concernant la réflexion et les décisions sur le salaire minimum. Leur simple consultation dans le cadre du rapport du groupe d’experts sur le SMIC est loin d’être suffisante.
Pour l’UNSA, la mise en place d’un haut conseil des rémunérations où les partenaires sociaux ont toute leur place est une initiative intéressante. Celui-ci ne devra pas être qu’un simple organisme réalisant des diagnostics mais livrer aussi des avis et recommandations.
Ses missions relativement larges devront faire de lui un moteur pour l’amélioration des conditions d’existence des travailleurs, en impulsant des avancées permettant notamment, outre d’améliorer les rémunérations, de répondre aux objectifs d’égalité professionnelle femmes/hommes, de lutter contre les contrats courts ou encore les temps partiels subis.
Laurent Escure Secrétaire général de l’UNSA