Enfin le retrait de l’âge pivot : un compromis sur l’équilibre financier permettant d’avancer

L’UNSA avait fait du retrait de cette mesure une condition indispensable avant la tenue de la conférence de financement.

Le courrier du Premier ministre l’indique clairement. Cette mesure injuste qui aurait dû frapper tous·tes les salarié·es dès 2022 n’est plus d’actualité. C’est une avancée majeure, à mettre à l’actif de la mobilisation et de l’action de l’UNSA.

Les échanges peuvent enfin démarrer. L’équilibre financier, dès 2027 et à long terme, de notre régime de retraites est indispensable. La future conférence de financement doit y concourir et permettre de trouver rapidement un accord engageant partenaires sociaux et gouvernement.

L’UNSA y apportera ses solutions, la pérennité du système de retraite par répartition l’exige.

Parallèlement, sur les autres sujets contenus dans le projet de loi, l’UNSA poursuivra son action notamment auprès des parlementaires et du gouvernement afin d’obtenir les avancées, garanties et compensations permettant plus de justice sociale.

Que pense l’UNSA du retrait de l’âge pivot ?

Cette mesure d’âge devait s’appliquer dès 2022. Pour l’UNSA, elle devait être retirée afin d'entamer des discussions. Sans ce retrait, des dizaines de milliers de salariés auraient été pénalisés dès 2022. C’est donc bien une avancée.

C’est pour nous une étape indispensable. Mais nous n’avons jamais dit que tout s’arrêtait le 12 janvier.

Évidemment, la bataille n’est pas terminée : l’UNSA portera ses solutions à l’occasion de la conférence de financement en espérant qu’un compromis puisse se dégager.

Le gouvernement prendra des ordonnances pour transcrire dans la loi l’accord sorti de la conférence de financement.

En l’absence d’accord, les ordonnances comprendront des mesures inspirées de débats. Est-ce le retour de l’âge pivot ? Si personne ne veut faire de pas vers les autres, si les uns et les autres se cantonnent au refus de tout et à l’absence de propositions, ce risque persistera. On peut cependant penser que l’effort ne sera partagé par les seuls salariés (comme le pluriel des mesures semble l’indiquer).

Le retrait de l'âge pivot est une avancée supplémentaire qui permet d'éviter un recul important.




Et l’âge d’équilibre que le courrier réaffirme ?

Cet âge d’équilibre serait présent dans le nouveau régime, c’est à dire en 2037, dès que la première génération concernée par le régime par points partira en retraite. Il n’est pas précisé comment.

Dans le régime actuel, il y a un "âge d’équilibre" lié au nombre de trimestres et d’annuités. À 62 ans, la retraite est diminuée d’une décote si le nombre d’annuités n’est pas atteint (42 ans en 2020 et 43 ans en 2035). Une part importante de salariés partent avec des retraites diminuées (parce qu’ils ont commencé à travailler tard ou en raison de carrières hachées) ou sont obligée de poursuivre leur activité professionnelle bien au-delà de 62 ans. 20 % par exemple des femmes partent à 67 ans.

L'âge d’équilibre prévu doit être modulé en fonction des durées de carrière (cf. dispositif carrière longue) ou de la pénibilité des métiers. L’UNSA dans le cadre des consultations ouvertes agira pour que les critères de pénibilité soient élargis et étendus au secteur public. L’action syndicale ne s’arrêtera pas ce soir ou demain. Pas après pas, marche après marche, l’UNSA tentera de faire évoluer cet âge d’équilibre, par exemple en le diminuant si la situation démographique s’inverse.