Face aux conséquences de la crise sanitaire et économique, mais également face aux nouveaux besoins tels que la prise en charge de la perte d’autonomie ou une meilleure prise en charge de la protection des travailleurs, l’UNSA appelle à repenser notre modèle de protection sociale et son financement.
Alors que le déficit de la Sécurité sociale prévu pour l’année 2020 était de 5,4 milliards d’euros, la crise sanitaire liée à la COVID 19 et ses conséquences économiques ont percuté de plein fouet notre système de protection sociale.
En effet, pour faire face à la pandémie, le Gouvernement a demandé à la Sécurité sociale de prendre en charge de nouvelles protections comme les indemnités journalières pour garde d’enfants, les aides aux professionnels de santé libéraux ne relevant pas du régime général ou encore les exonérations de cotisations sociales pour les employeurs.
Ainsi, le déficit pour 2020, pourrait grimper à 44,7 Mds €, niveau jamais atteint depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Si ce déficit s’explique par près de 12 Mds € de dépenses supplémentaires pour l’Assurance Maladie par exemple, il est également le fruit d’une perte record des recettes en cotisations sociales (environ 25 Mds €).
Or les perspectives pour l’année 2021, ne seront pas davantage à l’embellie. La crise économique, dont personne ne sait aujourd’hui prédire l’ampleur, pourrait fortement dégrader la situation financière de la Sécurité sociale, y compris pour les années à venir.
C’est pourquoi depuis le début de la crise, l’UNSA milite pour que la dette née de la crise Covid-19, de sa gestion, de la relance économique et des transitions à venir soit mise hors budget ordinaire de l’État. Dans ce cadre, l’UNSA demande donc que la dette de la Sécurité sociale soit portée par l’État.
Mais au-delà de ces considérations, la crise sanitaire a démontré la nécessité de prendre en charge de nouveaux besoins, notamment ceux des travailleurs indépendants et ceux qui travaillent pour des plateformes numériques. Pour l’UNSA, le vieillissement de la population et les accidents de la vie conduisant à la perte d’autonomie doivent également ouvrir le droit à une meilleure prise en charge afin de mieux vivre la dépendance.
Ces sujets majeurs pour notre société doivent nous pousser à repenser notre modèle de protection sociale, ses droits, ses modes de financement et la contribution que doivent y apporter les uns et les autres.
Pour l’UNSA, et alors que l’on assiste depuis trois ans au grand chamboule-tout dans les recettes allouées à la Sécurité sociale (part de TVA en augmentation, non compensation des exonérations concédées par l’Etat, etc.), cette réflexion sur notre système de protection sociale doit traiter de la question de son financement. À ce titre, l’UNSA demande que le HCFIPS soit saisi en urgence pour travailler sur ces enjeux.
S’agissant des mesures pour 2021, l’UNSA salue la prolongation du congés paternité à 28 jours dont 7 obligatoires. Elle constate également un pas en avant dans la reconnaissance et la prise en charge de la perte d’autonomie et de la dépendance. En revanche, en privant la future branche d’une partie des recettes qu’aurait pu générer l’extinction de la CADES, le Gouvernement ne peut afficher les moyens nécessaires pour couvrir les besoins de la population.
S’agissant des autres mesures, l’UNSA prendra le temps d’analyser ce PLFSS pour 2021 afin de rendre son avis dans les différentes caisses de Sécurité sociale dans les jours à venir
Laurent ESCURE Secrétaire général de l'UNSA