Il y a un an, le drame de la rue d’Aubagne à Marseille mettait en lumière les défaillances des pouvoirs publics sur la question de l’habitat indigne. L’UNSA revendique un vrai engagement politique, une priorité nationale pour l’accès à un logement de qualité pour tous.
La mort de 8 personnes dans l’effondrement de 2 immeubles de la rue d’Aubagne à Marseille, il y a tout juste un an, a révélé une politique d’urbanisme défaillante en mettant en lumière l’état d’insalubrité, d’indignité et de dangerosité d’un grand nombre de logements locatifs en grande partie occupés par des locataires qui n’ont pas d’autre choix entre un marché privé inabordable pour leurs revenus et un nombre insuffisant d’offres de HLM, notamment en PLAI (Prêt locatif aidé d’intégration).
Dans l’arsenal des outils existants, une mairie peut aller jusqu’à prendre des arrêtés de péril ou d’insalubrité ou saisir la justice en cas de danger avéré mais les procédures sont tellement complexes qu’elles en sont inefficaces. Par ailleurs, les locataires font peu de signalements par méconnaissance de leurs droits et des recours possibles, mais aussi par peur de se retrouver à la rue, le relogement temporaire, quand il existe, pouvant durer des années.
Si les mesures mises en œuvre depuis ce dramatique 5 novembre 2018 vont dans le bon sens, l’UNSA revendique une accélération de l’engagement politique sur ce sujet par un plan national pluriannuel, type loi de programmation, tel que l’État a pu le faire pour réduire le nombre de morts sur les routes ou organiser le contrôle technique des véhicules. C’est 600 000 logements et plus d’un million de personnes qui attendent des travaux de mise en sécurité.
Augmentation du nombre d’inspecteurs de salubrité, mise en œuvre de véritables solutions de relogement, généralisation du dispositif Permis de louer, condamnation effective des marchands de sommeil (trop peu le sont aujourd’hui pour jouer un véritable rôle dissuasif), incitation à prendre des arrêtés de péril, résorption de la précarité énergétique, prise en compte et consultation systématique des collectifs de locataires sont autant de mesures qui permettraient l’amélioration de la situation qu’attendent les locataires, mais aussi les propriétaires occupants modestes, afin qu’à leur situation de fragilité sociale, à laquelle s’ajoute la précarité énergétique, ne se rajoute pas un risque pour leur santé et leur vie.
Nous espérons du rapport du 8 octobre dernier « Promouvoir l’habitabilité durable pour tous », commandé par le Premier ministre et qui comporte des préconisations incitatives et contraignantes, voire coercitives et pénales pour résorber l’habitat indigne, qu’il trouve les réponses législatives attendues. La situation est grave, l’urgence est là et l’ampleur de la tâche est immense.
Par ailleurs, l’UNSA appelle les candidats aux élections municipales à faire du logement la priorité numéro un des politiques de la ville en résorbant l’habitat indigne et en construisant un nombre suffisant de logements sociaux.
Une politique du logement ambitieuse, c’est servir la devise de la France « Liberté, égalité, fraternité », c’est participer à la croissance du pays, c’est concourir à la réussite de la stratégie de lutte contre la pauvreté, c’est contribuer à la lutte contre le changement climatique.