Alors que l’accès aux soins est une priorité pour les français, le gouvernement annonce la création d’une taxe de 5 euros pour les rendez-vous médicaux qui ne seraient pas annulés ou décommandés 24 heures à l’avance.
Pour l’UNSA ce n’est pas en punissant les malades qu’on va garantir un accès aux soins à toutes et tous et ce quel que soit leur lieu de résidence ou leur situation.
Alors qu’un sondage publié la semaine dernière par l’UNSA indique qu’un français sur deux a déjà renoncé à des soins notamment pour raison financière et/ou délai trop long de prise de rendez-vous, le Premier ministre a annoncé la mise en place d’une « taxe lapin » de 5 euros visant une fois de plus à punir les patients.
Cette annonce arrive après le doublement, en catimini, des franchises médicales et des participations forfaitaires pouvant aller jusqu’à 8 euros de retenues par jour.
Si pour l’UNSA la question des rendez-vous non honorés peut se poser, il nous semble en premier lieu nécessaire de disposer de chiffres précis.
Aujourd’hui les annonces du Premier ministre ne se base que sur des estimations. Pour notre organisation syndicale, la mise en place d’une politique publique efficace ne peut se faire sans évaluation sérieuse.
Au-delà même des études nécessaires, l’UNSA s’interroge sur la mise en place d’une telle mesure.
Si l’on en croit le Premier ministre, le patient devra comme caution donner son numéro de carte bancaire.
Cette solution, au-delà de punir les patients, va favoriser les plateformes de prise de RDV en ligne. Ce sont en effet aujourd’hui les seules en capacité à pouvoir proposer ce système aux médecins.
Au final, elles risquent donc d’être les grandes gagnantes en intensifiant le nombre de médecins qui devront utiliser leurs services.
Cela augmentera de facto le chiffre d’affaires de ces plateformes numériques grâce à la création de ce nouveau service.
Pour l’UNSA, d’autres solutions existent pour libérer des rendez-vous et du temps médical. Le gouvernement pourrait ainsi se pencher sur le nombre croissant de médecin qui pratique la méthode « un acte = une consultation », poussant ainsi les patients à prendre plusieurs RDV multipliant ainsi les consultations et donc eux aussi leurs chiffres d’affaires.
L’UNSA le redit, l’accès aux soins doit être un droit garanti pour toutes et tous sur l’ensemble du territoire. Au lieu d’inventer de nouvelles taxes, le gouvernement serait mieux inspiré de durcir les conditions d’installations des médecins libéraux, de s’attaquer aux dépassements d’honoraires ou encore de revenir sur l’obligation des gardes, vraies mesures pour garantir un meilleur accès aux soins.