A l’appel de l’intersyndicale regroupant CFDT, CFE-CGC, FO et UNSA, quelques trois cents salariés de Gemalto se sont rassemblés mardi matin à La Ciotat devant l’un des trois sites de production du groupe, pour dénoncer le plan social prévu chez le spécialiste français des cartes à puces. Rassemblés sur le parking du site, ils se sont ensuite rendus sur le rond-point à la sortie de l’autoroute vers La Ciotat pour distribuer des tracts. “300 millions de bénéfice, non aux licenciements boursiers”, pouvait-on lire sur une pancarte.
Hier après-midi, 600 salariés ont entamé le blocage du site de Gémenos.
Gemalto a annoncé fin novembre la suppression de 288 emplois, soit près de 10% de ses effectifs en France. Selon Brice Barrier, responsable UNSA sur le site de La Ciotat, 126 suppressions d’emplois sont prévues à la Ciotat, 62 à Gémenos et 60 à Meudon-la-Forêt (Hauts-de-Seine), sur un total de 2 800 emplois en France.
Le titre Gemalto s’envolait de 33% mardi matin à la Bourse de Paris, au lendemain de l’annonce d’une offre de rachat pour 4,3 milliards d’euros de la part du groupe français Atos, présidé par l’ancien ministre de l’économie Thierry Breton.
“Il y a un alignement de planètes, entre les ordonnances Macron, la loi travail et la situation de Gemalto, dont le déficit a été créé par la direction” assène Fabien Séheux, délégué des personnels UNSA. Les récentes dispositions légales font de Gemalto, selon les syndicats “une première en France” et “un cas d’école” : elles permettent de “restreindre l’analyse des comptes à la seule société française sans prendre en compte les 300 millions d’euros de bénéfice du groupe” et “de faire un plan social avant le rachat d’une l’entreprise”.
Gemalto a déjà réduit ses effectifs depuis avril, avec la fusion de deux usines en Chine, des réductions de capacité sur le marché américain et une restructuration engagée à l’été dans sa filiale Netsize (paiement par SMS) à Meudon. Le groupe, dont le siège social est à Amsterdam, compte quelque 15 000 employés dans le monde.