La question des aides sociales a fait irruption dans le débat public :
- « Refonte des aides sociales, trappes à inactivité, structuration des prestations favorisant le retour à l’emploi, payer la juste prestation en prenant en compte les ressources contemporaines … » autant de principes énoncés ces dernières semaines sans vraiment savoir de quoi il s’agit.
- A cela s’ajoute une cohorte de propositions dites innovantes comme le revenu de base, le versement social unique, le revenu minimum social garanti, l’allocation unique … sans vraiment savoir quelles aides sont remplacées par ces nouvelles prestations. Ce débat fortement médiatisé est insupportable pour les 8,6 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, dont 3 millions d’enfants, sans oublier le million de travailleurs pauvres qui vivent avec environ 800 €/ mois, notamment du fait du temps partiel contraint.
Tous les travaux réalisés démontrent la complexité du sujet, l’importance des phénomènes de reproduction sociale en la matière et la nécessité d’apporter des réponses coordonnées s’inscrivant dans le parcours de vie de la personne.
Le système de redistribution, notamment des prestations familiales et sociales, joue déjà un rôle important en matière de lutte contre la pauvreté, mais est encore insuffisant notamment pour les familles monoparentales et/ou nombreuses.
Pour l’UNSA, les dispositifs existants doivent être consolidés financièrement, notamment pour pérenniser les expérimentations qui ont fait leurs preuves. L’UNSA estime aussi que des mesures concertées doivent être prises pour déployer la création de nouveaux mécanismes, notamment au travers d’une politique publique interministérielle (Éducation nationale, Jeunesse et sport, Santé, Solidarité…) au plus proche des territoires.
Les propositions ambitieuses issues des travaux sur la stratégie de lutte contre la pauvreté de mars 2018 doivent être considérées comme de l’investissement social. En effet le contexte de pauvreté et de précarité en expansion, le vivre ensemble qui souffre de la montée de l’individualisme et du populisme mettent en péril la cohésion de notre modèle démocratique et républicain.
La pauvreté ne disparaîtra pas avec un regain de croissance et une amélioration de l’emploi.
Aussi, l’UNSA demande que les arbitrages présidentiels à venir démontrent que la pauvreté n’est pas une fatalité et qu’investir dans la lutte contre la précarité est bénéfique pour tout le pays.
Communiqué du 11 juin 2018