Trente ans après la loi de 1987 qui a instauré une obligation d’emploi de 6% de travailleurs handicapés, seuls 3,4% des emplois du secteur privé sont occupés par des travailleurs handicapés et ils représentent 5,2% des agents publics.
Une concertation sur la politique d’emploi des travailleurs handicapés a été ouverte à la mi-février avec une première étape dédiée à la rénovation de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés, et la seconde étape débutera en juin autour de l’offre de service et sa gouvernance. Cette première phase de la concertation centrée sur l’obligation d’emploi trouvera sa traduction essentiellement dans le projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel alors que pour la deuxième phase, la ministre du Travail demandera au Parlement une autorisation de légiférer par voie d’ordonnances.
L’UNSA, même exclue de la concertation, estime que la rénovation et le renforcement de la politique d’emploi des personnes en situation de handicap représentent de nombreux défis à relever. L’UNSA partage le principe d’une meilleure valorisation de l’emploi direct et se prononce en faveur du principe d’universalité de l’obligation d’emploi à tous les employeurs.
Les mesures annoncées lors du bilan d’étape le 5 juin permettent d’avancer à petit pas, sur la voie de la simplification au niveau du recrutement et de la formation dans le secteur privé, mais aucune visibilité d’une réforme globale n’est donnée alors que les enjeux en termes de couverture des besoins sont considérables.
Faute de vision globale et en l’absence de mesures d’impact, nous sommes en droit de nous interroger sur le niveau de ces annonces face à la double urgence : le chômage des personnes en situation de handicap qui est à son plus haut niveau historique (513 000 demandeurs d’emploi en situation de handicap) et la sécurisation du financement de la politique d’emploi des personnes handicapées.