La Confédération Européenne des Syndicats (CES) salue les mesures prises par la Commission européenne, notamment toutes celles qui visent à garantir les systèmes de santé en insistant sur la nécessaire protection des travailleur.se.s, de leur emploi, de leur rémunération et des instruments de protection sociale mais craint que les montants des fonds alloués ne soient pas suffisants.
La CES faisant le constat que les mesures d'austérité, qui ont fait suite à la crise financière de 2008-2009, ont conduit à la dégradation des services stratégiques, notamment publics, des Etats, ce qui est confirmé par la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui, souligne que l'austérité n'est pas la solution pour faire face à la crise économique et sociale majeure qui nous attend.
La CES alerte sur le risque de spéculation et réclame des mesures de régulation financière. Les financements débloqués doivent servir à l'économie réelle et aux citoyen.nes dans le but de protéger les économies, de promouvoir l'investissement et de développer les emplois, quitte à utiliser l'option de la monnaie « hélicoptère » afin que l'argent soit versé directement aux citoyen.nes.
Révision du cadre fiscal, lutte contre l'évasion et la fraude fiscales, revitalisation des services publics, révision de la gouvernance économique et du système financier européens sont, entre autres, des pistes de travail avancées par la CES pour agir et répondre efficacement à cette crise sans sacrifier les citoyen.nes et les travailleur.ses.
À cet effet, la CES a lancé un appel aux institutions européennes et aux États pour des mesures macroéconomiques extraordinaires afin de faire face à l’urgence de Covid-19. Cet appel est largement soutenu par nombre d’économistes, universitaires, personnalités, organismes et syndicalistes.
Par ailleurs, la CES appelle à porter une attention particulière aux plus démuni.e.s et aux secteurs moins bien protégés et notamment :
• aux travailleur.ses migrant.es, les premier.ères à perdre emploi et revenus et vivant dans des conditions de travail, de santé et de logement dégradées, particulièrement quand il s'agit de centres de rétention ou de camps de réfugié.es surpeuplés aux conditions sanitaires minimales • aux travailleur.ses transfrontalier.ères • aux travailleur.ses indépendant.es au regard de la prise en charge de la maladie et de leur revenu en cas d'arrêt d'activité • aux travailleur.ses des plateformes et autres formes de travail atypiques, en demandant la même protection que pour les travailleur.ses «ordinaires» • aux femmes et aux jeunes, parmi les travailleur.ses les plus fragiles.