Dans un contexte très tendu pour les entreprises et les jeunes, le gouvernement a choisi d’activer tous les leviers pour soutenir les aides à l’embauche et sécuriser les parcours des apprentis. Ce plan de relance devrait mobiliser près d’1 milliard d’euros. Les entreprises qui recruteront un apprenti du 1er juillet 2020 au 28 février 2021 bénéficieront d'une aide élargie à l'embauche de 8.000 euros pour les majeurs et 5.000 euros pour les mineurs quelle que soit la taille de l’entreprise.
L’UNSA estime positive l’aide financière accordée pour l’embauche d’apprentis permettant une prise en charge totale du coût pour les jeunes de moins de 20 ans. Cependant, il faut que les entreprises se saisissent de cette opportunité pour relancer la dynamique et permettre l’insertion professionnelle des jeunes dont les perspectives d’avenir se sont assombries en raison de l’épidémie de COVID 19.
Pour l’UNSA, le versement, sous condition du respect du quota légal de 5% d’alternants dans l’effectif à l’horizon 2021 pour les entreprises de plus de 250 salariés, devrait être aussi un levier positif pour l’accès à l’emploi des jeunes. Pour les plus grandes d’entre elles, il faudra rester vigilant sur les possibles effets d’aubaine, l’alternance ne devant pas entrer en concurrence avec de potentiels recrutements. Le dispositif annoncé ne concernant que les formations du CAP à la licence professionnelle, il faudra veiller également à la situation faite aux candidats apprentis pour les formations Bac+4 et Bac+5 qui ont besoin de l’alternance pour financer leurs études.
Afin de sécuriser le parcours de l’apprenti et éviter les ruptures, l’allongement de la durée de présence en CFA de 3 à 6 mois avant la signature d’un contrat doit être l’occasion de mobiliser tous les acteurs du territoire pour accompagner durablement le jeune dans son parcours. L’UNSA salue l’appel à cette mobilisation territoriale annoncée. Permettre à chaque jeune ayant choisi l’alternance sur Affelnet ou Parcoursup d’obtenir satisfaction, ne doit pas être un vœu pieux. Les CREFOP, instance de régulation régionale, devront avoir un rôle central pour faciliter et évaluer la coopération entre les différents acteurs.
La volonté affichée d’équiper chaque alternant du matériel indispensable pour l’enseignement à distance est à noter mais les engagements financiers ne sont pas encore précisés et intégrés dans le projet de loi de finances rectificative.
Au-delà de ces mesures significatives, dont certaines étaient déjà réclamées par l’UNSA, il sera nécessaire d’aller plus loin pour sécuriser l’ensemble du parcours du jeune apprenti notamment sur l’accompagnement social : logement, santé, mobilité...
Les jeunes étant durement impactés par les effets de la crise, l’annonce d’un plan pour la jeunesse doit intégrer aussi des actions fortes en direction des apprentis. Lors des concertations qui vont s’ouvrir et notamment autour du Plan jeunes et de la formation professionnelle, mais aussi celles concernant l’activité partielle et l’assurance chômage, l’UNSA ne manquera pas de rappeler ses exigences.