Appli CPF : loin du compte !

communique_de_presse_m.jpg, nov. 2018Avec la sortie en grandes pompes de l’application « Mon compte formation » le 21 novembre, le Gouvernement fait le pari d’une meilleure facilité d’accès à la formation, notamment pour les personnes les plus éloignées de l’emploi.

Pour l’UNSA, de nombreuses questions restent en suspens. Malgré les annonces très optimistes de la ministre du Travail, cet outil ne peut pas être le seul moyen d’accès au dispositif global de formation.

En effet, les réponses apportées sur l’accompagnement physique et individualisé des publics les plus vulnérables demeurent encore trop sous-dimensionnées.

Comment se saisir d’une application lorsque l’illectronisme touche un trop grand nombre d’actifs et que l’ensemble du territoire national n’a pas la même couverture de réseaux…

Comment réfléchir à son projet professionnel, seul devant son smartphone ?

Pour l’UNSA, un accompagnement humain est plus que nécessaire pour permettre à chacun de faire un choix éclairé face à un catalogue pléthorique d’offres de formation où trop souvent le langage et les codes utilisés sont affaires d’initiés.

Pour l’ensemble des actifs concernés, l’UNSA regrette le décalage du calendrier entre les différents dispositifs, notamment l’abondement au CPF de l’employeur et celui des Opérateurs de compétences (OPCO).

Par ailleurs, l’UNSA n’ayant pas obtenu de garanties sur le cahier des charges de l’application pour juguler les risques liés au paiement en ligne, à la pression marketing, aux libertés individuelles, elle restera vigilante sur l’utilisation des données et la protection de l’utilisateur de l’application, désormais consommateur.

Si pour la ministre du Travail le compte y est pour dynamiser et faciliter l’accès à la formation, pour l’UNSA les employeurs ne doivent pas se dédouaner de leurs responsabilités sur l’abondement du CPF. A cet égard, les militants UNSA dans les entreprises et dans les branches, tout en accompagnant les salariés, ne manqueront pas de rappeler aux employeurs la possibilité de co-investir dans l’action de formation.

Pour l’UNSA, si le numérique peut faciliter l’accès à la formation et à l’information, ceci ne doit pas se faire au détriment des relations humaines parfois décisives dans les choix tant personnels que professionnels.

Le Secrétaire Général,

Laurent ESCURE